La reproduction des

Boa constrictors

 

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Généralités sur les reproducteurs

Pour une reproduction, il faut au moins un mâle et une femelle. Si nous rappelons cette évidence, c'est parce qu'il arrive à de fiers propriétaires de réaliser, lors de leur première tentative de reproduction, qu'ils avaient sans le savoir acquis deux spécimens du même sexe quelques années plus tôt. De fait, une reproduction réussie commence donc par une sélection appropriée des spécimens lors de l'acquisition. Comme nous l'avons déjà montré, le mieux est de s'adresser à un éleveur expérimenté. Si l'on acquiert son animal d'une autre manière et que l'on n'a pas l'expérience nécessaire en matière de sexage, il convient de se faire accompagner d'un éleveur expérimenté lors du choix des animaux. Les meilleurs reproducteurs seront toujours ceux que vous aurez acquis nouveaux-nés ou bébés et que vous aurez élevés vous-même. A l'opposé, les boas capturés sauvages sont ceux qui sont le moins susceptibles de constituer de bons reproducteurs. C'est en particulier le cas pour les individus récemment importés.

 

Mâle ou femelle ?

Le sexage des boas est l'une des premières compétences que devrait acquérir quiconque désire devenir éleveur. Il est en effet préférable et utile de ne pas avoir à compter sur la compétence (et sur l'honnêteté) d'un vendeur lorsqu'on acquiert de jeunes boas en vue de futurs projets de reproduction. Vous imaginez-vous avoir déployé pendant des années des efforts récompensés un jour par une portée de nouveaux-nés, et être incapable, en face de vos clients potentiels, de faire la différence entre les filles et les garçons (parmi les serpents, pas parmi les clients) ? Afin de vous éviter une telle situation, nous allons présenter les méthodes les plus communes pour déterminer le sexe d'un boa, dans la mesure où il est possible de le faire au seul point de vue théorique:  La seule méthode de détermination précise du sexe d'un jeune animal est le sondage, qui est effectué au moyen de sondes en métal qui sont vendues en différentes tailles dans le commerce. Pour sexer le serpent, une sonde lubrifiée de taille appropriée est insérée du côté droit ou du côté gauche du cloaque, et délicatement (!) poussée en direction de la queue. De cette manière, la sonde entre dans le sac hémi pénien du mâle ou dans la glande à musc de la femelle. Selon les espèces de boa, la sonde peut être enfoncée à une profondeur de 2 à 5 écailles sous-caudales chez les femelles, et de 6 à 15 écailles sous-caudales chez les mâles. Les écailles sous-caudales sont les écailles ventrales qui se trouvent entre le cloaque et le bout de la queue. Pour « mesurer » cela, il faut placer son index à l'endroit où la sonde entre dans le cloaque, une fois qu'elle a été enfoncée aussi loin que possible. En gardant le doigt au même endroit de la sonde, on retire celle-ci et on l'applique sur la face ventrale de la queue pour compter le nombre d'écailles qui équivaut à la partie de la sonde qui a été insérée dans le cloaque.  Une autre méthode pour sexer les jeunes boas consiste à palper la surface de la queue avec les doigts. Pour ce faire, on fait glisser son index depuis le cloaque vers la queue en exerçant une légère pression, le pouce exerçant une contre-pression sur le dessus de la queue. Si l'animal est un mâle, on peut sentir deux légers « craquements » lorsque le doigt passe au-dessus, dû aux hémipénis qui se déplacent légèrement sous la pression exercée par le doigt. Ce type de sexage marche pour la plupart des boas. Il n'est toutefois pas totalement fiable. Si un mâle contracte les muscles de sa queue, il peut ne pas y avoir de « craquement » et on peut croire alors avoir affaire à une femelle. Cette méthode ne marche pas pour sexer les serpents adultes en raison de la quantité accrue de graisse et de tissus musculaires dans leur région caudale. Pour ceux-ci, les ergots fournissent une indication importante au sujet du sexe car ils sont beaucoup plus développés chez les mâles.



 

Maturité sexuelle

La maturité sexuelle dépend principalement de l'âge et du poids du boa. Avec une alimentation régulière, elle est atteinte normalement autour de l'âge de 4 ans. Certains boïdés peuvent atteindre la maturité sexuelle en un an et demi s'ils sont nourris intensivement, c'est-à-dire le plus possible (il s'agit de la fameuse pratique du “power-feeding”). Bien que pratiqué par certains éleveurs, le “power-feeding” peut avoir de lourdes conséquences sur la santé des animaux. Les mâles atteignent en général la maturité sexuelle un an avant les femelles. Certains mâles sont encore assez petits lorsqu'ils atteignent la maturité sexuelle : cela ne pose pas de problèmes, pourvu qu'ils produisent du sperme fécond. Si c'est le cas, la taille n'importe pas. Nous avons observé avec stupéfaction de nombreux mâles qui s'accouplaient avec enthousiasme avec des femelles dont la masse corporelle étaient 5 fois supérieure à la leur. En revanche, nous déconseillons d'utiliser des femelles “limites” pour la reproduction. Le résultat – si tant est que la femelle se retrouve gravide – sera plutôt maigre : à peine une poignée de petits. De plus, en raison du refus fréquent de se nourrir pendant la gestation, la croissance du serpent sera presque nulle pendant cette période, ce qui signifie que la portée de l'année suivante ne sera pas bien meilleure. Mentionnons en outre le risque suivant : les jeunes femelles femelles ont parfois des difficulté à mettre bas ou à pondre, ce qui peut conduire à la mort ou nécessiter une intervention chirurgicale.

L'éleveur doit par conséquent faire preuve de patience et attendre une année de plus. Il en sera récompensé par des résultats significativement meilleurs et par la bonne santé de la femelle reproductrice.
 

Proportion des sexes dans un groupe reproducteur

Prenez un mâle et deux, ou mieux : trois, femelles. Le mâle fera son devoir, s'accouplera avec toutes les femelles, et quelques six mois plus tard l'éleveur obtiendra un bon paquet de naissances. Dans la mesure où ce seront des localités de souche pure, il n'aura pas de mal à les vendre et gagnera beaucoup d'argent. Mais laissons là la théorie car la réalité est malheureusement bien différente, non pas relativement à la pureté de la localité, mais relativement à la fable de « l'étalon qui engrosse trois femelles » (pour parler vulgairement). Nous n'avons jamais observé ni entendu parlé d'un cas où un seul mâle se serait accouplé avec deux femelles ET aurait donné des portées de taille satisfaisante. Il arrive qu'un mâle féconde deux femelles, mais le résultat est toujours de l'ordre de ce qu'a pu observer un de nos amis qui possédait deux femelles de Boa c. imperator de l'aire de distribution de Colombie. Les deux étaient sexuellement mâtures, étaient très puissantes et mesuraient presque 2 mètres. Pendant la période de reproduction, elles furent mises ensemble avec un mâle et furent toutes deux fécondées. L'une d'entre elles eut 11 petits et 12 oeufs non fécondés ; l'autre 4 petits et 8 oeufs non fécondés. Nous sommes sûrs que le résultat aurait été significativement meilleur si notre ami n'avait placé qu'une des femelles (la plus grosse) avec le mâle. Des résultats semblables ont été rapportés par d'autres éleveurs et nous en avons nous-mêmes fait l'amère expérience à plusieurs reprises. En 1999/2000, nous avons placé notre Boa c. longicauda mâle avec deux femelles : il s'accoupla intensivement avec elles. Bien que ces efforts fussent récompensés avec la plus grosse femelle (17 petits), l'autre femelle n'eut que des oeufs non fécondés, et mourut (en raison de l'anesthésie) durant l'intervention chirurgicale nécessitée par le fait qu'elle avait fait une rétention d'oeufs. Il faut en effet noter qu'il est bien plus difficile pour une femelle d'expulser des oeufs non fécondés que de donner naissance à des jeunes vivants, tout simplement parce que les jeunes « glissent » mieux et sortent ainsi beaucoup plus facilement. Il apparaît que des accouplements intensifs durant toute la durée de la période de reproduction sont nécessaires pour que tous les oeufs soient fécondés. Ainsi, si vous avez le choix de mettre ensemble deux mâles avec une femelle ou deux femelles avec un mâle, nous vous conseillons la première option, en particulier pour les sous-espèces difficiles à reproduire, comme Boa c. constrictor. Les mâles de cette sous-espèce sont peu enclins à se reproduire et la présence d'un second mâle peut contribuer à résoudre ce problème car la rivalité entre les mâles les incite souvent à s'accoupler. Selon notre expérience, le succès d'une reproduction dépend principalement de l'envie du mâle. Malheureusement, les mâles de certaines espèces de boas sont peu enclins à s'accoupler. On peut posséder la plus belle et la plus massive des femelles : elle ne sera bonne à rien si le mâle ne copule pas avec elle. D'où notre conseil aux éleveurs débutants : chaque groupe reproducteur devrait comprendre au moins deux ou trois mâles.
 

Hivernation

Les opinions des éleveurs divergent à ce sujet, qui est débattu depuis déjà longtemps. L'éleveur convaincu diminue graduellement l'éclairage diurne et la température dans les terrariums avant que la période de reproduction commence. Pendant cette « période de refroidissement » (ou « cyclage »), les serpents ne sont pas nourris car le métabolisme de l'animal est ralenti et diminué au point qu'une digestion adéquate n'est plus possible. La réduction de la période d'éclairement et la diminution de la température sont réalisées de diverses manières. Certains éleveurs de boïdés diminuent la température de seulement 2°C et la période d'éclairement de deux heures ; d'autres abaissent la température à 15°C et suppriment entièrement l'éclairage. Cela est souvent réalisé sans connaissance précise des conditions climatiques caractéristiques de l'aire de distribution des animaux. Le record de diminution de la température est détenu par un éleveur de Bavière qui fit hiverner son python royal avec ses colubridés à une température de 8°C. Inutile de dire que le python n'y survécut pas. À l'issue d'une période qui s'étend de quatre à dix semaines selon les éleveurs, la température normale est graduellement rétablie, et... on prépare les injections d'antibiotiques. Ceci nous conduit à aborder un aspect important de ce thème. La plupart des boas reproduits dans nos pays sont nés en captivité ou sont des spécimens capturés sauvages et maintenus depuis longtemps en captivité. Ces animaux n'ont pas la même résistance aux variations de température que ceux qui vivent à l'état sauvage. Il en résulte que la « période de refroidissement » provoque souvent des infections respiratoires chez ces animaux. Lorsque c'est le cas, la période de reproduction est évidemment terminée pour l'animal touché.  A notre connaissance, presque toutes les espèces de boïdés maintenues dans nos pays ont été reproduites avec succès sans « cyclage », y compris les espèces originaires d'aires de distribution où il peut faire assez froid. Boa c. occidentalis, le boa d'Argentine, en est un exemple. Cette espèce a été régulièrement reproduite par un de nos amis sans aucun changement de période d'éclairage et de température, laquelle était en fait assez élevée (30° C le jour et 26° C la nuit).  Signalons ici un aspect de la question auquel on est en général peu attentif : en raison de l'accroissement de la température dans la pièce, la baisse nocturne de température se produit bien plus lentement en été qu'en hiver. Prenons pour exemple une temperature diurne de 29° C avec une chute de 6° C la nuit. En raison de la température relativement élevée dans la pièce (qui est elle-même due à une température ambiante extérieure supérieure), la température nocturne basse n'est atteinte qu'au petit matin, alors qu'il ne faut qu'une heure environ pour qu'elle soit atteinte en hiver, lorsque les températures extérieures descendent à -10° C dans certaines régions. La durée du jour est ainsi différente alors qu'on n'a effectué aucune modification. Par conséquent, s'il s'avère qu'une période fraîche est nécessaire à la reproduction des boas, une telle période est automatiquement réalisée par la plus grande rapidité du refroidissement nocturne du terrarium en hiver. Il en est de même pour la réduction de l'éclairement. Ce type de « cyclage » automatique n'est en aucune façon nocif pour les animaux et est davantage susceptible de conduire à des reproductions réussies que ne le sont les différents types d'hivernation forcée.



 

Introduction des boas

Les redtails du Surinam (Boa c. constrictor) comptent parmi les sous-espèces de boas les plus difficiles à reproduire. L'un des éleveurs ayant eu le plus de reproductions réussies de cette sous-espèce maintenait ses reproducteurs ensemble tout au long des douze mois de l'année. Le mâle était dans le terrarium même au moment où la femelle donnait naissance aux jeunes. Nous avons connaissance de plusieurs reproductions réussies d'autres espèces de boas maintenues dans des conditions semblables. Ajoutons que nous sommes nous-mêmes en train d'expérimenter une approche semblable et très prometteuse, et ne sommes par conséquent plus certains qu'il soit nécessaire de séparer le mâle et la femelle en dehors de la période de reproduction.  La cohabitation permanente présente un avantage important : il n'est plus possible de manquer le moment le plus opportun pour mettre en présence les boas des deux sexes. Il en résulte des naissances à des moments de l'année peu habituels. Cela démontre que des espèces considérées comme « saisonnières » (c'est-à-dire dont la reproduction et la mise bas surviennent à peu près aux mêmes moments chaque année) pourraient ne plus l'être en captivité ou ne l'ont peut-être jamais été. La croyance en la saisonnalité pourrait même être parfois la cause d'échecs dans la tentative de reproduire des boas. Si les animaux sont séparés pendant les mois fertiles de l'été parce que l'éleveur est convaincu que la période de fertilité se situe entre octobre et mars, il est peu probable qu'il obtiendra une reproduction réussie. Pour ceux qui préfèrent séparer les animaux en dehors de la période de reproduction (comme nous le faisions nous-mêmes encore récemment), nous recommandons d'introduire la femelle auprès du mâle et non l'inverse. Comme nous l'avons signalé plus haut, l'envie de s'accoupler chez le mâle est en effet la base d'une reproduction réussie. Si le mâle n'est pas motivé, les jeux sont faits. Il convient donc de le perturber le moins possible. Or, un changement de terrarium peut suffire à lui faire perdre toute envie de s'accoupler avec une femelle. Notre opinion est que la séparation et la cohabitation permanente des deux sexes ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients eu égard à la reproduction. C'est à l'éleveur de déterminer lui-même quelle stratégie il doit adopter pour obtenir des reproductions réussies.



 

La cour

Quand le mâle est enclin à se reproduire, il se met à ramper sur la femelle et donne des coups de langue sur tout le corps de l'objet de son désir. De son côté, la femelle essaie en général de se soustraire aux velléités du mâle, de sorte que celui-ci la pourchasse dans le terrarium jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus s'échapper. Quand enfin elle cesse de se déplacer, le mâle enroule sa queue autour de la sienne et essaie de l'obliger à ouvrir son cloaque en utilisant ses ergots, afin de pouvoir y introduire ses hémipénis. L'organe reproducteur du mâle – les fameux hémipénis – est en forme de Y. L'une de ses deux extrémités est introduite dans le cloaque de la femelle lors de l'accouplement. La femelle n'y est en général pas disposée immédiatement. Le mâle s'efforce néanmoins de parvenir à ses fins en enroulant sa queue autour de celle de la femelle et en la serrant à intervalles réguliers. Dans le même but, il gratte les flancs de la femelles avec ses ergots. Ces toutes petites structures cornées sont situées de part et d'autre du cloaque du mâle. Ce sont des vestiges des membres postérieurs que les serpents ont perdu au cours de l'évolution. Les ergots sont bien plus développés chez les mâles que chez les femelles, ce qui permet aux éleveurs expérimentés de déterminer le sexe des spécimens adultes. Mais revenons aux tentatives d'accouplement du mâle. Celles-ci peuvent durer des heures et se soldent souvent par un échec. L'éleveur peut alors finir par développer une sévère antipathie à l'encontre des femelles qui refusent de copuler pendant des semaines ou même des mois ! Nous en avons fait l'expérience lorsque nous débutions, jusqu'au jour où nous avons réalisé que ce comportement conduit à la production d'oeufs fécondables à l'intérieur du corps de la femelle. Au moment opportun, la femelle ouvre son cloaque et laisse le mâle y introduire ses hémipénis. Comme nous l'avons mentionné plus haut, un seul des deux hémipénis est introduit, l'autre restant dans le sac hémi pénien.

 

Accouplement de Boa c. constrictor  (Pérou)

 

 

Durée de la cohabitation

Certains éleveurs ont eux-mêmes sans le savoir fait échouer des reproductions en séparant les serpents trop tôt. L'ovulation s'accompagne souvent chez la femelle d'une augmentation de diamètre impressionnante. Identifier cela comme un signe de gravidité et séparer alors les animaux, en empêchant ainsi que d'autres accouplements aient lieu, est le meilleur moyen de faire en sorte que la femelle produise un paquet de slugs. Cela accroît par ailleurs le risque d'une rétention d'oeufs chez la femelle (voir plus bas). Comme nous l'avons écrit plus haut, nous connaissons de nombreux éleveurs qui obtiennent des succès en maintenant ensemble les deux sexes tout au long de l'année, même lorsque la femelle est gravide ou met bas. De la sorte, ils suppriment complètement le risque d'empêcher les animaux de se reproduire avec succès en les séparant trop tôt. Si l'on souhaite séparer les animaux, il est recommandé d'attendre au moins trois semaines après que la dernière copulation a été observée.



 

Signes de gravidité

Gravide ou pas gravide, telle est la question. Qu'en est-il dans le Macbeth de Shakespeare ? Blague à part, tout éleveur ayant été témoin d'accouplements entre ses animaux n'a de cesse d'observer la femelle et de se demander si elle est gravide ou non. Examinons par conséquent les signes potentiels de gravidité :

Augmentation du diamètre : L'augmentation du diamètre chez la femelle gravide s'observe au niveau de la deuxième moitié du corps. Alors que cette augmentation du diamètre pendant l'ovulation ne dure que quelques jours, elle demeure en revanche constante pendant la gestation. Cependant, même dans ce cas, la femelle peut sembler parfois un peu plus mince, selon la disposition des oeufs.

Refus de nourriture : Les femelles gravides refusent souvent – pas toujours, toutefois – de se nourrir. On observe en tout cas presque toujours un plus petit appétit. Soulignons à cet égard qu'il faut régulièrement proposer des proies aux femelles gravides, même si elles les refusent depuis plusieurs mois : il peut en effet leur arriver d'avoir de temps en temps envie d'un petit encas dans l'intervalle. Il est de toute façon recommandé de ne leur proposer que des rongeurs fraîchement tués ou décongelés afin d'éviter à la future maman des bagarres inutiles avec sa proie. Les lapins et les cochons d'Inde sont déconseillés pendant cette période car il ne reste alors pas beaucoup d'espace disponible dans l'abdomen du serpent.

Activité réduite : Ce signe est presque toujours manifeste. Un boa ou un python devient en général très passif une fois gravide. Même notre femelle des Îles de La Bahia (Boa c. imperator), qui avait l'habitude de démonter son terrarium chaque nuit (elle compte notamment 4 tubes fluorescents “Repti-glo” à son palmarès), s'est transformée en un serpent paresseux et a fini par se calmer, à notre grande joie. Pour la punir d'avoir cassé ces tubes fluorescents, nous l'avons vendue jeune. Il faut toutefois noter que certaines femelles sont plus actives lorsqu'elles sont gravides que lorsqu'elles ne le sont pas. C'est cependant plutôt rare.

Recherche de points chauds : Un boa ou un python gravide recherche davantage la chaleur et occupe fréquemment les zones les plus chaudes du terrarium pendant des périodes prolongées. Si l'on observe souvent son serpent, on ne peut manquer de remarquer ce changement de comportement.

Coloration plus sombre : Ce phénomène est lié à la recherche de chaleur. Les femelles gravides s'assombrissent le plus souvent, ce qui contribue à une thermorégulation plus efficace.

 

Les femelles de Boa constrictor gravides exposent fréquemment leur ventre. Un tel comportement est un signe distinctif de gravidité.

Cette photo présente un "Boa Firebelly".

 



 

Naissance

Avec une naissance de boas, il n'y a pas de « tromperie sur la marchandise ». Nul besoin de deviner si l'œuf est sain, fécond, ou si le jeune qui se trouve à l'intérieur est encore vivant, comme c'est le cas pour les pythons, qui pondent des œufs. Les boas nouveaux-nés naissent dans un œuf qui se présente comme une membrane élastique et transparente, qu'ils doivent percer. A ce stade, la nature opère déjà une première sélection : les animaux faibles n'y parviennent pas et meurent. Nous avons cependant observé à de nombreuses reprises des mères boas qui stimulaient les jeunes avec leur gueule pour les inciter à se mettre en activité, et qui déchiraient même la membrane pour aider le jeune à en sortir. Quand on a la chance d'assister à la naissance, on peut le faire soi-même si la mère ne le fait pas. Bien sûr, on peut aussi choisir d'être dur et de ne laisser vivre que les plus forts. La prudence est de mise car la mère n'est pas exactement affectueuse pendant et immédiatement après la mise bas. Les œufs inféconds, appelés « slugs » en anglais, sont aussi expulsés lors de la mise bas. Dans le pire des cas, aucun des œufs n'était fécond et on se retrouve avec 100% de slugs (c'est le cauchemar de tout éleveur).

 

Naissance de Boa c. constrictor

(Suriname)

 

Premiers soins des nouveaux-nés

Dans la nature, les boas nouveaux-nés ne peuvent compter que sur eux-mêmes dès le début, puisqu'ils quittent la protection maternelle après seulement quelques heures. Les bébés sains et robustes muent environ 14 jours après la naissance et commencent alors à se nourrir. En dehors du nettoyage impératif du terrarium, aucune mesure supplémentaire n'est théoriquement requise. Il est toutefois préférable de prodiguer aux nouveaux-nés les premiers soins suivants : 

Essuyer le bébé boa avec une serviette en papier afin de le débarrasser des résidus de la naissance 

Ligaturer le cordon ombilical avec du gros fil ou du fil dentaire à une distance du ventre de la largeur de deux doigts 

Couper le cordon ombilical après la zone ligaturée avec une paire de ciseaux stérilisée

Baigner rapidement l'animal dans de l'eau tiède pour le laver des résidus collants

Sécher le bébé boa avec une serviette en papier

Saupoudrer le cordon ombilical avec une poudre cicatrisante que l'on trouve en pharmacie

Placer l'animal dans des conditions de propreté parfaites et utiliser des serviettes en papier comme substrat

Saupoudrer à nouveau le cordon ombilical avec la poudre cicatrisante le jour suivant

Cette manipulation qui suit immédiatement la naissance habitue l'animal à la personne, ce qui contribue à lui faire perdre une grande partie de son agressivité. Le soin du cordon ombilical prévient les infections potentielles. Le sac vitellin, auquel les boas nouveaux-nés sont reliés par le cordon ombilical, est complètement épuisé au moment de la naissance chez les jeunes normalement développés. Cependant, il arrive souvent que certains nouveaux-nés d'une portée « auraient eu besoin de quelques jours de plus ». Ces animaux sont encore reliés à un sac vitellin plus ou moins gros.  Dans ce cas, il ne faut pas, comme nous l'écrivions plus haut, couper le cordon ombilical. Il convient au contraire d'essayer de placer l'animal avec son sac vitellin dans une boîte en plastique dont le fond est recouvert de serviettes en papier humides, et de disposer la boîte en plastique à l'intérieur d'un terrarium bien chauffé. Avec un peu de chance, le jeune oiseau absorbera une bonne partie du jaune d'oeuf restant et sera aussi parfaitement robuste et sain que ses frères et soeurs bien développés. Un conseil pour les acquéreurs de boas nouveaux-nés : la coupure d'environ 1,5 cm que l'on peut observer au niveau de l'estomac est normale. Elle est due au cordon ombilical qui était attaché à cet endroit et disparaît avec le temps.

 



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