La mue

 

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Quelle est la fréquence de la mue d'un boa ?

Il n'y a pas de réponse générale à cette question car plusieurs facteurs interviennent en la matière. Le facteur principal est le taux de croissance du serpent, qui à son tour dépend principalement du régime alimentaire.

Plus le boa est nourri, plus ses cycles de mue sont courts.

Le second facteur est la température à laquelle le boa est maintenu. Plus la température est basse, plus le métabolisme de l'animal est lent, ce qui influe sur la fréquence des mues. L'âge du serpent joue aussi un rôle. L'intervalle entre les mues est d'autant plus court que le boa est jeune.

En raison du potentiel de croissance élevé des jeunes serpents, les nouveaux-nés et les jeunes peuvent muer jusqu'à 9 fois par an s'ils sont nourris intensivement (ce qui doit d'ailleurs être évité).

Chez les boas adultes, la norme est de quatre à cinq mues par an.

 

La vitamine A

Cette substance joue un rôle important dans le mécanisme de la mue. Il est même possible (et cela est mis en oeuvre par certains vétérinaires lorsque la situation l'exige) de déclencher une mue en administrant cette vitamine au serpent. La vitamine A fait partie des vitamines solubles dans la graisse. Les surdoses ne sont par conséquent pas excrétées mais au contraire retenues dans les tissus gras de l'animal.

Il est ainsi arrivé à des soigneurs bien intentionnés de faire muer accidentellement leurs animaux adultes jusqu'à 15 fois pendant une période de 18 mois en raison de surdoses de vitamine A. À peine quelques surdoses suffisent à produire cet effet, et cela peut prendre un an et demi pour que la vitamine A retenue retrouve un taux normal.

Une telle succession de mues amaigrit le reptile au point que sa colonne vertébrale et ses côtes en deviennent visibles. Il convient donc d'être extrêmement prudent lorsqu'on administre des vitamines, en particulier lorsque le serpent est en « mode survie » à cause d'une alimentation constituée de proies congelées périmées ou de proies mal nourries. Dans ce cas, même une dose normale de vitamine A constitue un véritable coup de marteau.

 

Boa c. amarali en mue

(les yeux « laiteux » sont ici bien visibles)


Le mécanisme de la mue

Lorsqu'une nouvelle couche de peau devient nécessaire en raison de la croissance ou d'autres facteurs comme une blessure, une maladie ou l'usure de la peau, la nouvelle couche (en simplifiant grossièrement) se forme sous l'ancienne.

Un film de liquide se développe alors entre les deux couches de peau, ce qui aidera le serpent à se défaire de l'ancienne couche. Cette accumulation de liquide explique l'aspect opaque des yeux du reptile et la couleur terne de ses écailles.

Le comportement du serpent change également. Pendant cette phase, l'animal est inactif, ne se déplace pas et refuse souvent (pas toujours) de se nourrir. De nombreux spécimens tendent aussi à être plus agressifs quand ils sont dérangés, ce qui peut être dû au fait que leur perception est altérée en raison de la baisse de leur vue.

Quand la nouvelle couche de peau s'est suffisamment développée, il ne reste plus qu'une petite quantité de liquide. Les yeux du serpent redeviennent clairs et ses couleurs plus vives. A ce stade, un éleveur débutant peut croire que la mue a déjà eu lieu et que le serpent a mangé la peau puisqu'on ne la trouve pas dans le terrarium.

En réalité, la mue a lieu un à trois jours plus tard, et le serpent ne mange pas la peau.

Le reptile sent exactement quand le moment est venu de se défaire de son ancienne peau. Il se met alors à frotter et à pousser son rostre contre les objets rugueux de son terrarium jusqu'à ce que l'ancienne couche de peau commence à se déchirer au niveau des lèvres. En se frottant convenablement contre des objets bien choisis, l'animal se débarrasse entièrement de son ancienne peau de telle sorte que celle-ci se présente à la fin comme un préservatif neuf (le lecteur nous pardonnera cette analogie pertinente). On y reconnaît aisément aussi bien les lunettes précornéennes que le cloaque.

Ce que nous venons de décrire est le processus standard ; c'est pourquoi nous n'approuvons pas les propriétaires qui se vantent du fait que leur serpent a fait une « belle mue ». Chers propriétaires de boas : c'est simplement la norme et si ce n'est pas le cas, c'est que les conditions de maintien ne sont pas correctes. Venons-en à ce point.

 

Boa c. constrictor

en train de muer


Problèmes de mue

Comme on a pu le lire plus haut, un film de liquide se forme entre l'ancienne et la nouvelle couches de peau pendant la phase de mue. Ceci empêche les deux couches de rester collées entre elles, tant qu'il y a suffisamment de liquide pour cela.

Si l'humidité du terrarium est trop faible pendant une longue période, les réserves de fluide du serpent s'amenuisent, ce qui a des conséquences sur le « film de liquide » et conduit à une mauvaise mue. Il en est de même de l'alimentation en période de mue : le processus de digestion implique une consommation plus importante de fluides dans l'estomac, ce qui fait qu'il en manque entre les couches de peau.

Une source de toutes sortes de problèmes pendant la période de mue est l'utilisation de câbles ou de tapis chauffants au sol (nous avons déjà abordé ce point dans le chapitre précédent). Lorsque le serpent reste allongé au-dessus de ces dispositifs de chauffage, il s'assèche – même si l'humidité dans l'ensemble du terrarium est plus que suffisante !

Les acariens constituent une autre cause de mauvaises mues. Il faut par conséquent examiner son serpent régulièrement. Nous y reviendrons.

Il arrive de temps en temps, sans raison apparente, qu'un serpent ne mue pas. Les conditions de maintien sont correctes et le serpent passe par toutes les phases du cycle de mue, mais il ne change pas de peau et n'essaie même pas de le faire. Quand finalement on s'en aperçoit, la nouvelle couche de peau est irrémédiablement collée à l'ancienne. Ceux qui élèvent de nombreux serpents depuis longtemps sont familiers de ce phénomène dont la cause est inconnue. Heureusement, ces « refuseurs » entrent habituellement dans un nouveau cycle de mue peu de temps après, lequel se déroule normalement.

Il faut prendre au sérieux une mauvaise mue. La peau non enlevée peut endommager les tissus qu'elle recouvre en y favorisant le développement d'infections bactériennes ou de mycoses. Des problèmes de circulation sanguine peuvent aussi en résulter, qui dans le pire des cas peuvent conduire à la mort des tissus et à la perte consécutive de l'extrémité de la queue. Ce n'est en fait pas rare du tout.

Un autre conseil : après chaque mue, il faut examiner soigneusement le boa pour déterminer s'il ne reste pas des parties de l'ancienne peau.
 

Traitement des mauvaises mues

D'abord, il est évidemment nécessaire de corriger les erreurs de maintien qui ont conduit au problème. Autrement dit : se débarrasser du chauffage au sol et augmenter l'humidité. Il est aussi important de retirer les restes de peau qui n'ont pas été enlevés au cours de la mue. A cet effet, il est absolument nécessaire de faire prendre un long bain au serpent. Il suffit simplement pour cela de remplir une boîte en plastique de taille convenable avec de l'eau tiède, et de refermer la boîte afin que le serpent ne puisse pas s'échapper. Pour prévenir un refroidissement rapide de l'eau, il convient de disposer la boîte à l'intérieur du terrarium. Il est important de surveiller le comportement du serpent, au moins au début. Il arrive en effet que des boas paniquent dans cette situation et se noient, en dépit du fait qu'il y a suffisamment d'espace et d'air pour respirer.

On peut ainsi baigner le serpent pendant 24 heures ou davantage, puisque de nombreux boas passent parfois plusieurs jours de suite dans l'eau.

A la suite du bain, il faut essayer d'enlever les morceaux résiduels de mue en tirant délicatement dessus avec les ongles. De petites pinces peuvent être très utiles pour cette opération. Il faut en particulier prendre soin de vérifier que les éperons et les hémipénis ont mué chez les mâles. Cela signifie que tous les résidus de mue dans et autour du cloaque doivent aussi être retirés.

La mue des lunettes précornéennes est particulièrement importante. Le risque d'endommager la nouvelle lunette précornéenne en retirant l'ancienne ne doit pas être sous-estimé car il peut entraîner des séquelles irréversibles. Il est souvent difficile de déterminer si la lunette précornéenne a correctement mué. L'exuvie fournit pour cela des indications précieuses. En cas de doute, il vaut toujours mieux attendre la prochaine mue que d'intervenir au niveau d'une partie aussi sensible sur la base de la seule intuition. Des serpents ont perdu un oeil parce que leur propriétaire avait malencontreusement enlevé la nouvelle lunette précornéenne en même temps que l'ancienne. Dans le pire des cas, le serpent est alors complètement aveugle s'il a auparavant déjà perdu un oeil à cause de la morsure d'un rat qu'on lui avait proposé vivant. Vous trouvez ça drôle ? Sachez que ce genre de chose arrive !

Une mesure immédiate peut être d'amener le serpent chez le vétérinaire ou d'essayer de retirer l'ancienne lunette précornéenne au moyen d'un morceau de ruban adhésif. Cependant, la meilleure solution est d'attendre le prochain cycle de mue et de baigner alors le serpent quotidiennement. Il n'est pas dangereux pour les yeux de manquer une mue. Cela devient toutefois un problème si cela arrive plusieurs fois de suite, auquel cas l'oeil peut être endommagé.

 

 



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